Le prix de la mode durable : comprendre le vrai coût des vêtements responsables

« Mais pourquoi c’est si cher ? » C’est une question que toutes les marques de mode durable entendent, et elle est légitime.

Quand on compare un legging responsable fabriqué en Europe à un autre à 15 voire 10€ trouvé en fast fashion, l’écart paraît énorme. Mais derrière cet écart de prix, se cache une réalité bien plus complexe : celle du prix de la mode durable, c’est-à-dire le véritable coût d’un vêtement respectueux des personnes et de la planète. Il y a une logique, des choix et surtout une valeur bien différente.

Chez Gayaskin, nous ne faisons pas des vêtements « chers ». Nous faisons des vêtements qui reflètent leur valeur réelle, pensés pour durer et fabriqués dans des conditions transparentes et responsables. Et c’est parfois difficile à faire comprendre dans cette société où tout va vite, mais aujourd’hui je vous propose de vous raconter !

1. Comprendre le prix de la mode durable : bien plus qu’une étiquette

Comprendre la notion de prix juste

Le prix d’un vêtement écoresponsable n’est pas déterminé uniquement par sa matière première comme on le voit maintenant trop souvent. C’est un facteur important mais pas suffisant ! Il reflète un ensemble de choix : qualité des tissus, conditions de production, impact environnemental, durabilité du produit.

Contrairement à la fast fashion, qui pratique une politique de prix artificiellement bas, la mode durable s’appuie sur la notion de prix juste. Celui-ci intègre l’ensemble des coûts nécessaires à une production respectueuse :

• la création et le développement produit : chez Gayaskin nous travaillons avec une styliste freelance, Louise
• les matières premières recyclées ou certifiées, chez Gayaskin nous privilégions les matières recyclées, issues de matières naturelles mais surtout sourcées en Europe et certifiées.
• la fabrication locale dans des ateliers à taille humaine, nous travaillons avec n atelier familial situé près de Porto.
• une production raisonnée, sans surstocks ni déstockages massifs. Nous produisons soit en pré-commandes quand c'est possible, soit en testant avec des minimums de production raisonnables.
• et surtout : une rémunération équitable pour toutes les personnes impliquées tout au long de la chaîne de valeur.

Autre composante importante :  la durabilité !

Un vêtement responsable n’est pas pensé pour être jeté après 10 lavages. Il est conçu pour durer, pour accompagner les femmes dans leurs activités sportives au quotidien, et pour s’inscrire dans une consommation plus raisonnée. C’est ce qu’on appelle le « cost per wear », le prix de la pièce divisé par le nombre de fois où on l’a portée.

Et chez Gayaskin on est convaincues que quand on aime un vêtement on a envie de le porter tout le temps ! C’est pour cela que le style est au cœur de notre création !

Points clés à retenir :

• Le prix juste rémunère toutes les étapes de la chaîne (création, confection, distribution).

1. Il prend en compte les coûts cachés souvent ignorés dans la fast fashion (pollution, sous-paiement des ouvriers, gaspillage).

• Il garantit une viabilité économique sans recourir au modèle du « produire beaucoup et brader ».

Vous l’aurez compris, le prix de la mode durable ne cherche pas à être le plus bas possible, mais à être le plus cohérent et le plus responsable. Acheter un vêtement responsable, c’est financer un modèle économique qui refuse la logique du « produire beaucoup et brader ensuite ».

2. Les matières recyclées et européennes : un coût plus élevé mais plus juste

Le choix des matières premières

L’un des premiers postes qui expliquent la différence de prix est celui des matières premières.

Choisir des tissus recyclés et produits en Europe n’a rien d’anodin. Cela représente un coût supérieur, mais qui garantit une meilleure performance, un respect de l’environnement et une réduction de la dépendance aux matières vierges.

👉 Quelques chiffres clés :

• Le coton mécanique recyclé coûte en moyenne 2,0 à 4,0 €/kg, contre 1,5 à 2,5 €/kg pour le coton vierge. (Regenfabric, 2025)
• Le polyester recyclé (rPET) se situe autour de 1,2 à 2,5 €/kg, parfois plus cher que le polyester vierge (1,0 à 1,8 €/kg).
• Le polyamide recyclé ou ECONYL® est généralement 15-30 % plus cher, donc on peut s’attendre à un prix d’environ ~ 2,5-3,5 €/kg contre 2,10-2,60 €/kg pour PA6 / PA66 standard.

Pourquoi une telle différence ?

• Le recyclage demande un tri et une transformation plus complexes.
• Les volumes produits sont encore faibles, ce qui limite les économies d’échelle.
• Les certifications (Oeko-Tex, GRS, etc.) ajoutent un coût, mais elles garantissent traçabilité et sécurité.

➡️ En clair, opter pour des matières recyclées, c’est accepter un surcoût à l’achat, mais aussi contribuer à une filière plus vertueuse, moins dépendante des ressources vierges et plus respectueuse de l’environnement.

La fabrication éthique en Europe : payer le vrai prix du travail

La deuxième grande différence de prix se trouve dans la fabrication. Produire un vêtement en Europe coûte beaucoup plus cher qu’en Asie, mais cela garantit des conditions de travail dignes et une meilleure qualité.

👉 Écart concret :

• Au Bangladesh, le salaire minimum légal dans le textile est de ~104 € par mois (2023). (Fashion Network)
• Dans la fast fashion, la part des salaires dans le prix final d’un tee-shirt représente souvent 1 à 3 % seulement. (Le Vif)
• En Europe, les charges sociales, la sécurité au travail et les salaires décents multiplient ce coût, mais garantissent un vêtement fabriqué dans la dignité et la qualité.

➡️ Chez Gayaskin, nos vêtements sont confectionnés au Portugal, dans un atelier partenaire qui valorise le savoir-faire local et assure des conditions humaines et transparentes. Ce choix entraîne un coût plus élevé, mais il reflète notre engagement à ne pas céder à la logique du toujours moins cher.

3. La fast fashion : l’illusion du prix bas et ses conséquences

Difficile de parler du prix mode durable sans le comparer à la fast fashion. Si un tee-shirt est vendu à 5 €, ce n’est pas parce qu’il coûte peu à produire : c’est parce que ses coûts réels sont invisibilisés et reportés sur les personnes et sur la planète.

Mais les vêtements à 5 € ou 10 € cachent une réalité inquiétante : une surproduction massive et des impacts environnementaux et sociaux dramatiques.

👉 La surproduction en chiffres :

• Chaque année, l’industrie textile mondiale produit environ 100 milliards de vêtements, soit 14 par habitant de la planète.
• Environ 30 % de cette production n’est jamais vendue, et finit invendue, brûlée ou enfouie.
• En Europe, on génère 6,9 millions de tonnes de déchets textiles par an, soit 16 kg par personne. (EEA, 2024)

👉 Un désastre environnemental :

• La fast fashion représente 10 % des émissions mondiales de CO₂, plus que les vols internationaux et le transport maritime réunis.
• 85 % des textiles finissent incinérés ou en décharge, souvent exportés vers l’Afrique ou l’Asie, où ils polluent sols et cours d’eau.

👉 Des conséquences sociales dramatiques :

• Derrière ces prix cassés se cachent des ouvriers payés une misère.
• Le drame du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 a révélé au grand jour les conditions indignes de cette industrie : bâtiments insalubres, absence de sécurité, exploitation des femmes et des enfants.

➡️ Le prix bas de la fast fashion est donc une illusion : il masque un coût caché que nous payons collectivement à travers les dégâts sociaux et environnementaux.

La solution : acheter moins, mais mieux.

La mode durable a un prix. Mais surtout, elle a surtout du sens.

Oui, elle coûte plus cher à l’achat. Mais ce prix reflète :

• des matières plus respectueuses de la planète,
• une fabrication qui valorise les personnes,
• un modèle économique qui refuse la surproduction.

Le prix de la mode durable n’est pas seulement une question d’étiquette : c’est un engagement. C’est décider que le vrai luxe n’est pas d’acheter plus, mais de choisir mieux.

👉 Et vous, êtes-vous prêtes à acheter moins, mais mieux ?