Slow Fashion : la nécessité d'une philosophie globale
Recyclé, Oeko Tex, Made in Europe, éco-emballages …. nos engagements précédents n’auraient aucun sens si nous produisions 25 collections par an avec des centaines d’invendus dont il faut se débarasser.
Ce chapitre de gestion de la production et des invendus n’est que peu souvent abordé dans le discours des marques, car ce n’est pas le plus « sexy ». Avoir une matière bio, ou un emballage éco responsable c’est directement perceptible par tous, chaque produit « contient l’engagement ». Alors qu’une philosophie de production raisonnée ou de gestion vertueuse des invendus, ça ne se voit pas dans le produit qu’on achète. En tant que consommateur, on a moins la satisfaction immédiate d’avoir acheté quelque chose de plus responsable.
Pourtant, la chaine de production a beau être la plus vertueuse possible, si on doit jeter 20 % de ce que l’on produit, tout tombe à l’eau et il n’y a plus aucune cohérence dans la démarche. Nous sommes convaincus que pour être réellement engagée, une marque doit avoir une philosophie globale de production responsable et penser en amont à :
- Produire le moins de déchets possibles: avoir une philosophie de production raisonnée et réfléchie afin de limiter les déchets, que ce soit au niveau des matières ou des produits finis.
- Gérer au mieux les déchets inévitables: mettre en place des filières d’up cycling / réutilisation ou recyclage.
Concrètement, voici comment cela se traduit chez Gayaskin :

Des produits co-créés avec vous
Limiter les invendus, ça commence par concevoir des produits qui plaisent à notre communauté et qui soient adaptés à la pratique sportive.
D’avantage de poches, des shorts plus longs, des leggings plus chauds : c’est vos remarques et vos expériences qui nous aident à penser à tous les détails qui vous manquent dans vos tenues habituelles. On ne veut pas juste créer des vêtements de sport éco-responsables. On veut créer vos pièces préférées. Et nous sommes convaincus que l’un n’empêche pas l’autre.
Nous avons d’abord testé le principe avec le short et nous l’avons ensuite développé avec la mise en place d’une page dédiée sur notre site, sur laquelle il est possible de donner votre avis à tout moment sur les produits qui sont en projet mais aussi de proposer les prochaines pièces auxquelles vous souhaiteriez que l’on réfléchisse.
Privilégier les collections permanentes et un nombre limité de sorties annuelles
Réduire les invendus
Lorsque les collections sont renouvelées tous les mois, les marques doivent obligatoirement écouler le stock le plus vite possible et ce qui n’est pas vendu en fin de saison doit « disparaître » (chaque marque a ses techniques pour ça …). Alors que s’il n’y a pas de « date de fin » programmée pour un produit, il n’y a pas vraiment « d’invendus » en fin de saison. Attention, le but n’est pas que les produits restent des mois ou des années sur étagère. Le stockage coûte cher, et aussi bien pour des marques de slow fashion que de fast fashion, il est pénalisant de garder une pièce trop longtemps. Simplement, cela réduit fortement la pression et si par exemple le rouge se vend un peu moins bien que le bleu, on produira moins de rouges que de bleus la prochaine fois, plutôt que de devoir à tout prix se débarrasser des rouges restants.
Améliorer les produits au fil des productions
Avec des collections ne restant en vente que quelques mois, il n’y a en général qu’une seule grosse production par modèle et aucune possibilité « d’ajuster le tir ». Alors qu’en sortant un produit qui restera sur notre site plusieurs années, nous pouvons prendre prendre le temps de faire plusieurs réassorts, et pour chacun, ajuster le modèle en tenant compte des retours clients. Ça ne veut pas dire que le produit n’est pas prêt ou de mauvaise qualité lors de la première production. Par exemple, notre brassière du crowdfunding était un peu trop échancrée sur les tailles L et XL pour les fortes poitrines. Les quelques premières sont donc allées à des personnes avec de plus petites poitrines puis nous avons corrigé la coupe sur la production suivante afin qu’elle soit adaptée à plus de morphologies !
Sur notre page de co-création, un questionnaire est d’ailleurs consacré aux feedbacks sur les produits actuels, afin d’aller plus loin qu’un système de notes ne permettant pas d’identifier les améliorations possibles sur chaque produit.
Moins pousser à la consommation
Sur notre site, un produit qui sort ne disparaitra pas le mois suivant. Vous avez le temps de la réflexion : ai-je vraiment besoin de cette nouvelle pièce, est ce qu’elle me plaira longtemps etc…
Lorsque les collections sont renouvelées tous les mois, les marques doivent obligatoirement écouler le stock le plus vite possible et ce qui n’est pas vendu en fin de saison doit « disparaître » (chaque marque a ses techniques pour ça …). Alors que s’il n’y a pas de « date de fin » programmée pour un produit, il n’y a pas vraiment « d’invendus » en fin de saison. Attention, le but n’est pas que les produits restent des mois ou des années sur étagère. Le stockage coûte cher, et aussi bien pour des marques de slow fashion que de fast fashion, il est pénalisant de garder une pièce trop longtemps. Simplement, cela réduit fortement la pression et si par exemple le rouge se vend un peu moins bien que le bleu, on produira moins de rouges que de bleus la prochaine fois, plutôt que de devoir à tout prix se débarrasser des rouges restants.
Avec des collections ne restant en vente que quelques mois, il n’y a en général qu’une seule grosse production par modèle et aucune possibilité « d’ajuster le tir ». Alors qu’en sortant un produit qui restera sur notre site plusieurs années, nous pouvons prendre prendre le temps de faire plusieurs réassorts, et pour chacun, ajuster le modèle en tenant compte des retours clients. Ça ne veut pas dire que le produit n’est pas prêt ou de mauvaise qualité lors de la première production. Par exemple, notre brassière du crowdfunding était un peu trop échancrée sur les tailles L et XL pour les fortes poitrines. Les quelques premières sont donc allées à des personnes avec de plus petites poitrines puis nous avons corrigé la coupe sur la production suivante afin qu’elle soit adaptée à plus de morphologies !
Sur notre page de co-création, un questionnaire est d’ailleurs consacré aux feedbacks sur les produits actuels, afin d’aller plus loin qu’un système de notes ne permettant pas d’identifier les améliorations possibles sur chaque produit.
Sur notre site, un produit qui sort ne disparaitra pas le mois suivant. Vous avez le temps de la réflexion : ai-je vraiment besoin de cette nouvelle pièce, est ce qu’elle me plaira longtemps etc…
Collections permanentes, prix juste et soldes
Les marques « classiques » renouvellent très fréquemment leurs collections et doivent alors écouler impérativement en solde leur stock avant les nouvelles arrivées. Additionné aux 1001 campagnes de prix barrés tout au long de l’année (type « -70% du black Friday » …) pour pousser à l’achat, cela les oblige mécaniquement à gonfler le prix initial pour pouvoir en fait vendre la plupart du temps à prix promotionnel.
Nous faisons le choix de proposer nos produits à prix juste toute l’année, c’est-à-dire, un prix qui rémunère correctement tous les maillons de la chaine et en limitant nos marges à l’essentiel pour rendre nos produits le plus accessible possible. Nos collections permanentes ne nous forcent pas à faire des soldes en fin de saison et nous ne participons pas aux Black Friday & Co. Nous pratiquons des soldes (raisonnées) sur la période dédiée pour les produits dont il reste peu de stock et qui ne seront pas réédités. Nous mettons également en place de petites offres occasionnelles très ponctuelles pour des occasions particulières (lancement produit, anniversaire …), et qui dépassent rarement les -20%.
Produire en quantités raisonnées et avoir recours aux précommandes
Le système de pré-commandes est la meilleure solution pour produire au juste besoin et en fonction de la demande. La production ne commence qu’après les commandes recueillies, ce qui permet d’adapter le nombre de pièces fabriquées pour chaque taille. Nous avons eu recours à ce système plusieurs fois déjà depuis notre lancement.
Dans certains cas, et selon le contexte, nous choisissons de sauter la case « pré commandes ». Nous commençons alors toujours par des productions « tests » avec des quantités réduites afin de jauger l’engouement de chaque sortie et ne pas nous retrouver avec un gros stock d’invendus sur les bras. Quitte à nous trouver en rupture de stock.
Le saviez-vous ? Les marques qui font fabriquer en Asie ont des obligations de minima de commandes très élevés. De plus, les délais d’approvisionnement sont longs (quantités importantes, transport par fret maritime depuis l’Asie qui prend plus d’un mois …) : entre 4 et 6 mois au total.
En faisant fabriquer en Europe, nous avons la possibilité de produire par petites séries et la durée des cycle est beaucoup plus faible ce qui nous permet de privilégier plusieurs réassorts à une grosse production et donc limiter le risque de gâchis.

Le saviez-vous ? Les marques qui font fabriquer en Asie ont des obligations de minima de commandes très élevés. De plus, les délais d’approvisionnement sont longs (quantités importantes, transport par fret maritime depuis l’Asie qui prend plus d’un mois …) : entre 4 et 6 mois au total.
En faisant fabriquer en Europe, nous avons la possibilité de produire par petites séries et la durée des cycle est beaucoup plus faible ce qui nous permet de privilégier plusieurs réassorts à une grosse production et donc limiter le risque de gâchis.

Limiter le nombre de matières utilisées
En limitant le nombre de type de tissus utilisés dans nos collections, on limite aussi la quantité de chutes ainsi que le nombre de « fins de rouleaux » inutilisées en fin de production. Ainsi par exemple, nos doublures des brassières sont faites avec le reste du tissu des débardeurs (alors que pour une doublure on pourrait utiliser un tissu de moins bonne qualité et moins onéreux).
Up-cycling des tissus de prototypage ou fins de rouleaux
Lors de la première phase de nos prototypes, nous commandons 3-4 mètres de différents tissus afin de réaliser des tests en amont du développement produit (tests techniques ou esthétiques). Si certaines références ne sont finalement pas utilisées, il nous reste alors un peu de tissu neuf. C’est la même chose si nous arrêtons de produire un modèle et qu’il nous reste quelques mètres de tissu associé (cas très rare pour nous étant donné les actions menées ci-dessus). Nous mettons alors en place des partenariats d’up-cycling (recyclage par le haut) avec des associations souhaitant revaloriser ces tissus pour différentes applications. Le premier d’entre eux a concerné des bonnets remis aux femmes atteintes de cancer.
Produits en fin de vie
Pour le moment il n’y aurait pas de sens à ce que nous cherchions à récupérer les produits pour les recycler dans le sens où nous n’avons pas une filière de recyclage autre que celle accessible à tous les consommateurs.
Il existe de nombreux points de collecte pour les textiles (vêtements, linge de maison …) et les chaussures. Vous pouvez y déposer vos articles quel que soit leur état d’usure, du moment qu’ils sont propres et secs. Ils seront alors :
- Soit réutilisés : donnés aux personnes dans le besoin ou revendus
- Soit recyclés. En en fera alors par exemple du rembourrage de coussins, de nouvelles fibres pour refaire des vêtements, des chiffons, ou encore de la neige artificielle pour les décorations de Noel.
Il existe 46 000 points d’apport en France donc il y en a certainement un proche de chez vous ! La liste est dispo ici sur Refashion : https://refashion.fr/citoyen/fr/point-dapport
A noter : Si on parle de recyclage au sens du retour à la fibre, la plupart des vêtements de sport ne sont pas recyclables. En effet, même si le nylon et le PET utilisés sont recyclables, dès que les fibres sont mélangées (à de l’élasthanne par exemple) ce n’est plus le cas. Les procédés actuels permettant la séparation des fibres sont trop coûteux en termes d’énergie et impact carbone et n’ont pour l’instant pas de sens écologique (l’impact carbone de la séparation est supérieur à celui de la fabrication d’une nouvelle matière). Pour les produits ayant besoin d’être élastiques (leggings, brassières…) cette limite est un vrai enjeu. Les recherches d’amélioration des procédés de séparation sont en cours (au Japon notamment).
Le saviez-vous ?
L’idéal est que la recyclabilité des produits soit intégrée en amont de la conception, dès les premiers choix de l’élaboration d’un produit.
Pour des vêtements de sport la difficulté de recyclage se situe d’avantage au niveau du tissu en lui-même car il est souvent composé de plusieurs matières (élasthanne indispensable pour des leggings / brassières). Nous privilégions donc le choix de tissus monomatières si cela est possible (comme par exemple notre débardeur Séléné) afin d’en faciliter le recyclage au sens de retour à la fibre.